Monday, July 21, 2008

Pourquoi pas une opposition officielle réelle ?

Je commence à constater ces derniers temps un levé de boucliers des leaders politiques qui se sont tus sur la gestion du gouvernement de Préval-Alexis; c’est comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes lorsque leur parti était représenté au sein du gouvernement. Maintenant que le Président Préval annonce son intention de ne pas inviter les membres des partis politiques au sein de son prochain gouvernement, des signaux clairs sont lancés par certains partis qui auraient été plus utiles, à mon avis, dans une opposition véritablement démocratique. Le comportement des députes de l’OPL et de la Fusion lors du vote du 17 juillet explique clairement « la discipline » des ces derniers à respecter le consigne d’abstention de leur parti politique en vue de démontrer leur éventuelle capacité de faire capoter le processus de ratification au niveau du sénat.

Pourquoi ce comportement qui risque de fragiliser la ratification tant attendue pendant trois mois ? Or, à ce stade la constitution est sans équivoque ; le vote est technique, ceci revient à dire sans dilatoire : ou bien on est éligible ou bien on ne l’est pas, point à la ligne.

Puis-je considérer ce comportement comme de la maturité politique de la part de ceux qui jadis ont manifesté leur volonté de faire avancer le processus afin de faire sortir le pays de la crise gouvernementale? L’entente avec la présidence a-t-elle foiré ? Si oui pourquoi ? Est-ce un simple appel du pied pour dire à Préval qu’on veut toujours des ministères et qu’en retour on laisse la gestion du pays sans opposition démocratique ?

Si le processus se trouve arrêté au sénat : que va-t-il se passer ? Allons-nous assister à un bras de fer entre la présidence et les partis politiques ? Tomberons-nous dans l’instabilité politique que le Président a voulu éviter, comme si l’opposition ne faisait pas partie du jeu démocratique et l’aurait empêché de gouverner ? Pourquoi le Président avait-il peur d’une opposition des partis politiques les plus « influents » ? Pourquoi, maintenant, ces mêmes partis jouent-ils ce petit jeu politicien pour éviter d’être dans l’opposition ?

J’ai toujours cru et je crois encore que l’opposition constitue l’un des piliers de la construction démocratique car elle représente : un contre-pouvoir réel, un moyen d’inviter les dirigeants au pouvoir à faire mieux par des critiques censées, un espace pour faire valoir les projets de société, une école qui vivifie les débats contradictoires, le gage de l’alternance politique…

Pourquoi ce petit jeu qui consiste à tout bloquer si on ne fait pas partie du gouvernement ? Pourquoi on ne s’organise pas afin de prendre démocratiquement le pouvoir par les urnes ? Pourquoi quémander des ministères ?

Pourquoi pas une opposition officielle réelle ?

Qu’en pensez-vous ?


Réal Chérizard

21 Juillet 2008

Friday, July 18, 2008

Et le Combat Continue...


Après le vote écrasant de la Chambre des Députés (61 pour, 20 abstentions et 1 contre) en faveur du choix de Mme Michèle D. Pierre-Louis comme futur Première Ministre, on se demande maintenant comment cela va se passer au Sénat. Un Sénat diminué, à la majorité fragile où une simple abstention ou vote défavorable peut remettre en cause tout le processus. A noter que la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile (FUSION) a annoncé sur les ondes de la radio qu’elle votera contre Mme Pierre Louis. Cependant, bien avant d’analyser les scénarios possibles au niveau du Sénat de la République, voyons pourquoi ce vote à la Chambre Basse demeure déterminant.

Beaucoup s’interrogent du manque de débat et d’argumentaires lors de la séance de ratification. On s’attendait à ce que des députés s’en prennent à la Première ministre désignée dans des envolées oratoires et de discours moralisants, sinon pour modifier les résultats, du moins pour marquer des « points » politiques. Ils ne l’ont pas fait. On s’attendait à ce que la décision soit serrée ou du moins que des élus s’écartent du choix de leurs groupes politiques. Ils s’en sont astreints. Ces « bizarreries », si on peut les appeler ainsi, sont très révélatrices d’une certaine discipline politique ou d’un sens partagé du sérieux des enjeux.

En effet un seul député, le protestant Laurore Edouard (UNION), vota contre le choix de la Première Ministre désignée. Les groupes OPL et Fusion se sont abstenus suivant les consignes des Partis et la CPP majoritaire vota massivement en faveur de la ratification. Ce faisant l’OPL et la Fusion espèrent prouver au Président et à la Première Ministre désignée que leurs élus sont disciplinés, respectant les consignes de leur Directoire et que ces même rigueurs seront observées au Sénat où chaque vote vaudra son pesant d’Or. De son coté, en votant aussi massivement en faveur de la Première Ministre, le Groupe CPP espère que le Président et Mme Pierre Louis sauront respecter leurs promesses de ne pas inclure les autre Partis au sein du nouveau gouvernement. La situation est qu’il n’existe pas de CPP au Sénat et pour réussir, M Preval et Mme Pierre Louis devront compter avec Fanmi Lavalas, L’AAN, l’OPL, la Fusion, l’UPDN et LESPWA.

La CPP de son coté va suivre ces négociations avec intérêt pour voir si oui ou non les deux plus haut placés de l’Etat tiennent parole. Car dépendamment des ententes trouvées avec des Sénateurs et les Partis Politiques représentés au Sénat, la CPP aura à reconsidérer sa position éventuellement lors de la Déclaration de Politique Générale de la Première Ministre désignée. Avant d’arriver jusque là des ententes et autres considérations politiques doivent être trouvées au Sénat à cause de son fragile quorum.

La séance à la Chambre des Députés prouva, si besoin était, que nos élus peuvent transcender les rumeurs et calomnies pour se hisser à la hauteur des enjeux réels. Nous trouvons un peu regrettables les techniques dilatoires utilisées par les groupes Fusion et OPL à la Chambre Basse, mais nous comprenons que la politique se décide à partir des rapports de force et de jeux d’intérêts. Pensez-vous que les Sénateurs imiteront leurs collègues de la Chambre Basse et baser leurs décisions sur les prérequis constitutionnels? Comprennent-ils que cette population qui souffre a besoin de solutions pratiques à leurs maux quotidiens? Risqueront-ils de rejeter le vote des Députés sur des bases autres que celles prescrites par la constitution en se référant à des rumeurs et montages politiques ? La question étant de trouver un compromis ou chaque partie doit accepter de perdre un peu afin que tout le monde gagne. Faites nous donc part de vos opinions et commentaires.

Frantz F. Telfort

Wednesday, July 9, 2008

Débat sur les grands chantiers (Partie I)

Le premier ministre désigné devrait bientôt recevoir ou non l’aval de la chambre basse, je pense qu’il est temps de lancer les débats sur les multiples et pharaoniques chantiers qui attendent le premier ministre dans les semaines et mois à venir. Au cours de ce texte, je veux que vous reteniez le fait que tous les problèmes que confrontent la société haïtienne sont liés et qu’aucune solution ne pourrait être adressée en vase clos à un secteur d’activité donné.

Quels sont les grands chantiers qui attendent le futur premier ministre? Quelles sont les solutions possibles pour aborder et résoudre les problèmes de notre société de manière durable? Je vais essayer dans la mesure de mes capacités de placer le débat autour de ces questions.

Quels sont les grands chantiers nationaux?

Dans un pays en lambeaux comme le notre, choisir les grands chantiers n’est pas chose facile tant qu’il y a à construire, cependant, nous pouvons toujours choisir les priorités auxquelles s’attaquer. Quelles sont nos grandes priorités ? Cette liste non-exhaustive peut être considérée comme des urgences nationales par où tout gouvernement devrait commencer par :

  • La crise alimentaire
  • La crise énergétique
  • L’insécurité (banditisme)
  • L’éducation (rentrée des classes)
  • La corruption (contrebande – pratique mafieuse dans l’état et le privée – trafic d’influence)
  • Les problèmes de gouvernance et de gérance des institutions de l’état.

Ces quelques problèmes de la vie nationale que j’ai pu trier d’une liste longue et interminable de maux qui rongent la société haïtienne sont intimement liés les uns aux autres. Je vais essayer d’analyser chaque cas et d’ébaucher des solutions à ces problèmes. Je dois noter, au passage, que la recherche de solution à tout problème, doit poser les causes profondes du problème (ce que les américains appellent « The Root Cause ») au lieu de s’attaquer aux symptômes.

I – La crise alimentaire

La crise alimentaire est apparue dans l’actualité au cours du mois d’avril avec les spectaculaires émeutes de la faim qui ont sévèrement touchées la ville des Cayes et Port –au – Prince. Ce qu’on a passé sous silence c’est que la crise alimentaire est un problème de taille dans le pays depuis au moins 1992 (pendant la période de l’embargo et du coup d’état).

Quelles sont les causes de ce problème?

En commençant par les moins profondes au plus profondes des causes, je peux citer les éléments suivants :

1) La hausse des prix sur les marchés internationaux

2) La dépendance du pays aux produits alimentaires importés (Riz, haricot, mais, viande et autres)

3) Très peu ou absence d’intervention de l’état dans le secteur

4) Une agriculture rudimentaire et artisanale

5) Absence de crédit agricole

6) Zone irrigable non irriguée ou zone irriguée mal entretenue (rivière asséché à cause de la coupe des arbres sur les basins versants)

7) Système agraire inadéquate à la production de masse

8) Quasi absence d’élevage industriel ou même semi-industriel

Comment résoudre ces problèmes?

Réforme agraire et gestion des terres cultivables

Le point 7 de la liste des causes de la crise alimentaire peut être considéré comme l’une des racines du problème. L’agriculture nationale ne pourrait jamais se remettre sans une réforme agraire qui établira un système agraire qui peut supporter et encourager la production de masse capable de nourrir bientôt 10 millions de bouches. Une formule de réforme agraire devrait être trouvée dans le très court terme pour pouvoir mettre en valeur les terres agricoles dans les grandes plaines et les vallées du pays. D’un autre coté, il faut penser à geler les constructions en cours sur les terres cultivables et irrigables des plaines avoisinantes de nos grandes villes, comme la plaine du cul de sac, la plaine de Léogâne, la plaine des cayes et la plaine du Nord.

L’une des solutions pour la réforme agraire serait de créer des fermes agricoles qui seront gérées par des coopératives de petits agriculteurs. La terre ainsi que les moyens de production seraient dans ce cas la propriété de la coopérative en question. D’autres solutions sont aussi à imaginer et à implémenter pour résoudre le problème foncier qui reste une entrave majeure au développement de l’agriculture.

Créer et promouvoir des filières d’élevage industriel

Avec des moyens modestes, la filière d’aviculture peut rapidement prendre de l’essor et produire les produits avicoles que nous avons besoin pour la consommation locale. Qu’il s’agisse de poulets de chair ou de pondeuses, l’aménagement d’une ferme avicole ne demande pas beaucoup de temps et d’argent. Les élevages porcins, bovins doivent être aussi améliorés et des experts devraient étudier les possibilités d’une exploitation industrielle de ces filières.

Irrigation des zones irrigables et amélioration des systèmes d’irrigation existants

Il faut aménager des systèmes d’irrigation dans les plaines irrigables et restaurer les systèmes d’irrigation existants actuellement. Étant donné que certaines rivières (comme la rivière grise en plaine du cul de sac) sont presque à sec lors de la saison sèche, il faut agir sur deux axes pour garantir l’irrigation des plaines qui dépendent de ces rivières. Le premier, et c’est une urgence, il faut puiser l’eau de la nappe phréatique avec des pompes pour alimenter les systèmes d’irrigations; dans le même moment, il faut lancer une campagne de reboisement dans les bassins versants qui alimentent ces rivières pour permettre une stabilisation au niveau d’eau même en saison sèche.

Le problème de déboisement (voir de désertification) de nos montagnes ne peut pas être séparé du problème de faible production agricole. Je préconiserais un reboisement intelligent qui se fera dans une logique agro forestière, ou les arbres à planter seraient des arbres fruitiers : manguiers, avocatiers et autres suivant les régions et les terrains. Remplacer les cultures vivrières à flanc de montagnes par des plantations de manguier, d’avocatiers et d’agrumes (comme le citron, l’orange ou la pamplemousse) permettra aux paysans d’avoir accès à une source de revenus tout en protégeant l’environnement.

Crédit agricole

Réformer l’agriculture suppose la possibilité pour les agriculteurs d’avoir accès au crédit auprès des entreprises financières comme les banques ou les agences gouvernementales, restaurer la logique du crédit agricole dans le cadre d’un vaste plan de réforme et de relance de l’agriculture devrait être l’une des priorités du nouveau gouvernement. Le crédit agricole ne devrait pas être assimilé à de la charité faites aux paysans mais comme un support financier capable de générer de vraie entreprise agricole à travers le pays.

Moderniser l’agriculture

La modernisation de l’agriculture passe par sa mécanisation dans les grandes plaines (vallée de l’Artibonite - plaine du Nord – Plaine des Cayes – Plaine du cul de sac) et l’établissement de centres de recherche travaillant dans la recherche et la sélection de meilleure semence, la lutte contre les maladies. Permettre l’accès aux engrais, aux insecticides, aux herbicides pour ne plus être toujours tributaire de la nature pour faire une bonne récolte.

Il est clair que le ministère de l’agriculture aura un rôle clé dans la lutte pour résoudre la crise alimentaire. Si cette lutte est bien mené et des solutions fiable sont trouvé pour résoudre le problème alimentaire un foule d’autres problèmes seront résolu par la même occasion. Nous devrions voir les crises comme des opportunités pour résoudre des problèmes et explorer d’autres voies pour la résoudre une fois pour tout le problème de l’autosuffisance alimentaire du pays.

La partie II sera disponible bientôt.

Jean Came POULARD

Analyste Programmeur

Monday, July 7, 2008

QUELS RESPONSABLES POLITIQUES POUR UNE NOUVELLE HAÏTI ?

Nous voici aujourd’hui, en notre 204ème année d’indépendance, hésitant encore sur la voie à suivre, à savoir celle du progrès, du développement,… pour un bien-être collectif. Les événements qui se sont déroulés au début du mois d’Avril 2008 dont nous aurons à payer les conséquences pendant longtemps, traduisent de façon éloquente le désespoir du peule haïtien suite à l’échec de notre classe politique traditionnelle et à l’incapacité des responsables étatiques à donner des résultats face à la panoplie de problèmes que connait le peuple haïtien.


Le choix de Mme Michèle D. PIERRE-LOUIS en tant que Premier Ministre, constitue sans aucun doute, une rupture avec des pratiques politiciennes avec lesquelles nous sommes depuis longtemps fatigués. Les politiciens traditionnels, des parasites pour la plupart, avides d’arguments pouvant toucher l’intégrité et l’honnêteté de Mme PIERRE-LOUIS, par pure méchanceté, se sont accrochés à sa vie privée et intime parce qu’ils doivent trouver à tout prix des reproches à faire, même sans fondement.


Devant une telle campagne de diffamation de ces derniers, cherchant vainement à salir l’image et la réputation de cette rude travailleuse, de ce trésor national qu’est Mme PIERRE-LOUIS, nous appuyons de toutes nos forces ce choix et croyons fermement que l’heure est venue de faire place aux compétences qui ont l’habitude et la culture de résultats dont le pays a tant besoin en ces temps combien difficiles et critiques que nous vivons tous aujourd’hui.


Jose A. VALBRUN

Qu'il est facile de calomnier !!!

En Haïti, il est coutume de voir le nom de personnes écrit sur les murs avec les injures les plus abominables. Nous ne voulons pas rentrer dans une posture manichéenne à savoir dire ce qui est bien et ce qui est mal. Mais ce qui est désolant pour l'image que notre pays donne à l'échelle internationale, c'est que nous ne respectons pas nos institutions. Car, au-delà de la personne que nous calomnions, il n'y a pas que sa famille qui porte son nom ou son entourage, il y a une institution politique qu'il représente ou qu'il est appelé à représenter. Il y a un fondement de notre pays. Cessons d'injurier ce pays. Nous savons tous qu'un pays n'existe pas en lui-même mais ne se résume qu'à la population qui le compose et à ses représentants. Par conséquent, cessons de nous injurier.

Cette pratique du « yo di » en Haïti nous concerne tous, parce que c'est un outil puissant de manipulation qui au lieu de nous protéger comme certains nous poussent à le croire, ne fait que servir leurs propres intérêts au détriment de l'intérêt collectif haïtien.

Mais l'attitude patriotique et humaine serait probablement de se questionner sur l'intérêt de celui qui est l'auteur de diffamations et de calomnies. Cessons de croire tout ce que l'on nous dit sous prétexte qu'il n'y a jamais de fumée sans feu ; n'est-ce pas ? Et si le feu était justement allumé pour brûler ce qui nous reste de ce pays…

L'attitude qui nous sortira du piège de la manipulation, va bien au-delà d'une simple quête de la vérité sur ces longs discours qu'on nous sert. Ces discours qui essaient de toucher à nos valeurs profondes, à notre foi pour nous amener à dire non, sans savoir pourquoi. Ces discours qui poussent certains d'entre nous à dire non, nous ne voulons pas de Michèle Duvivier Pierre-Louis au poste de Premier Ministre. !!!

Au-delà de ce qu'on nous balance quotidiennement pour nous manipuler, avons-nous des raisons qui nous montrent qu'elle n'a pas les capacités fondamentales pour réussir la fonction de Premier Ministre à laquelle le Président l'a nommée.

Ouvrons un autre débat, écoutons ceux qui ont de l'expérience avec elle. Ceux qui ont éprouvé sa générosité et son sens du sérieux. Ceux qui ont sondés son amour de ce pays et son sens de l'abnégation. Ecoutez les témoignages de ceux qui ont eu une expérience avec elle et qui peuvent prouver qu'elle est à même de faire cette différence que nous attendons en Haïti.

Nous avons hâte de prouver pourquoi nous sommes fiers d'Haïti, parce que les autres ne voient pas de quoi nous sommes si fiers. Saisissons cette opportunité et cessons les calomnies à l'encontre de Michèle Duvivier Pierre Louis. Et posons-nous cette question, puisqu'il est si facile de calomnier, et si l'on parlait de nous ?

Néhémie D. ST LOUIS

DESS en Management
Opérationnel

des Hommes et des Organisations.

Université d'Evry Val d'Essonne, Paris, France

Quand le dénigrement devient une arme politique

Un des acquis de 1986 que, sans nul doute personne ne voudra négocier, demeure la liberté d'expression. L'Haïtien ne permettra sous aucun prétexte que soit remis en question sinon bafoué, son droit à la parole, c'est-à-dire à parler, émettre son opinion sans contraintes sur un fait donné qu'il relève du domaine politique, économique, social ou culturel. Bien évidemment, on ne fera pas abnégation des différentes tentatives par les gouvernements qui ont succédé les Duvalier de prendre le contrôle du pouvoir de la parole, car avant tout la liberté de la parole touche à une question centrale qui renvoie à la question de l'Etat. « Libérer la parole » c'est avant tout soumettre l'exercice de l'autorité de l'Etat à l'appréciation des acteurs qui ne relèvent pas directement de l'Etat ou tout bonnement qui n'ont rien à voir avec l'Etat en tant que tel. Nous admettons l'inviolabilité du droit à la parole, car non seulement il est garanti par la loi mère : la constitution de 1987, mais aussi et surtout il se trouve enraciné dans la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, en son article 19.

Toutefois nous voulons rester prudent, compte tenu de l'importance du droit à la parole, de son caractère éminemment politique, en d'autres termes de la fragilité de son utilisation, ne devrait-on pas envisager des balises pour éviter que son exercic plein et entier ne conduise à des effets pervers, en l'occurrence que des gens ou des acteurs n'abusent de l'usage de la liberté d'expression à des fins de destruction du vis-à-vis, de l'autre autrement dit dans une situation d'interface. En d'autres termes quels sont les moyens dont un individu dispose pour combattre les effets pervers- je veux ici parler des dérives dénigrantes relevant de la jouissance et de l'exercice de ce droit, mais pouvant par le fait même, déranger, avilir et même faire violence sur le vis-à-vis- du droit à la parole, à titre d'exemple le dénigrement, l'avilissement sous des bases mensongères et qui fondamentalement ne visent qu'à détruire un individu ou de manière plus large un groupe d'individus qu'un ordre moral conteste sous la base des valeurs auxquelles il décide de s'adhérer. En ce sens là, ne faudrait il pas équilibrer le droit à la parole du droit à l'existence digne et honorable de tout individu, car en même temps que le droit à la libre expression libère la parole elle peut aussi réduire au silence, tuer, anéantir le droit de citer de ceux qui font l'objet de manipulation, de propagande déloyale, car jusqu'à date les moyens pour combattre les procédés manipulatoires, de dénigrement sont quasiment inexistants, risques évident d'être utilise contre l'autre.

L'intitulé de mon texte suscite explicitement une vive curiosité, sinon une pertinente objection sur les possibilités de dénaturer, de pervertir la liberté d'expression à des fins de destruction de l'autre. A titre d'exemple, nous allons prendre un cas d'actualité assez récente et qui défraie la chronique, à savoir celui de la désignation de Michele Pierre-Louis pour remplacer Jacques-Edouard Alexis à la primature dans un contexte assez précaire de faiblesse de l'Etat, pour montrer combien sont nombreuses les possibilités de se recouvrir de la liberté d'expression dans le but de dénigrer, de détruire l'autre.

En effet, Michele D. Pierre-Louis vient d'être désigné par le chef de l'Etat pour remplacer le Premier ministre sortant Jacques Edouard Alexis à la primature. La désignation de Madame Pierre-Louis survient non seulement dans un contexte politique mitigé ou se fait sentir une faiblesse sinon un certain laxisme dans l'affirmation de l'autorité de l'Etat, de surcroît elle doit relever un défi majeur, celui pour une femme, je dis bien et je sais pourquoi j'insiste sur le genre, de devenir premier ministre dans une société à base patriarcale, mais surtout elle doit se distinguer là ou deux hommes ont avant elle échoué, je parle à juste titre des précédents choix de Ericq Pierre et de Robert Manuel, devant le mur que représente le bloc CPP. Qui est Cette Dame dont la politique nous dévoile tout de go ?

Michèle Pierre-Louis est une Dame de la Grande Anse, issue d'une famille de la bourgeoisie paysanne – dotée d'une sensibilité sociale très favorable à la cause des plus démunis, des dépossédés devenus pauvres - qui dans le milieu Haïtien est mieux connue comme une intellectuelle hors paire, une femme philosophe militante. Vraisemblablement elle a fait le choix de vivre et de servir son pays. Elle a une illustre et brillante carrière professionnelle que le mérite a couronné par la gestion d'une fondation qu'on appelle Fokal (Fondasyon Konesans ak Libète) qui œuvre dans la promotion de l'éducation, la culture et les droits humains.

La fondation a bénéficié dans un premier temps du support unique de Georges Soros, un milliardaire philanthrope Américain qui finance les actions de OSI (Open Society Institute), cette organisation vulgarise la pensée philosophique de Karl Popper. Aujourd'hui, l'institution se fait un nom dans le milieu, jusqu'au point de mériter le respect de certaines institutions bailleuses, dont L'UE et L'USAID avec lesquelles Fokal a réalisé ou réalise de nombreux projets. Madame Pierre-Louis est avant tout une dame de terrain, elle a visité quasiment tout le pays, je ne parle pas ici de visites touristiques, mais de présence et surtout de visites de travail avec les organisations populaires de bases dans les zones rurales, les quartiers populaires de Port-au-Princes et des provinces, les leaders communautaires, les acteurs intervenant dans le développement local etc.

Pas la peine de vous dire que c'est une dame qui s'y connaît en développement, mais aussi qui est connue valablement pour ses actions de développement dans le sens durable. Allez ici et ailleurs du pays, on en dira pas mal, sinon mieux, et plus encore. Faut il relater que grâce à ces efforts, aujourd'hui, le pays est doté d'un réseau de bibliothèques de proximité reparties à travers le pays entier, une façon de combler le vide laissé par la fameuse « pauvre bibliothèque nationale». Rendez moi fou ou sage, on peut contester l'impact de certaines de ses actions, mais aucun de ceux qui la côtoie ne peut nier les nombreuses bourses accordées aux étudiants talentueux, qui n'était ce ses actions, devraient vivre plusieurs années sabbatiques après le bacc II, j'en passe. Mon objectif n'étant pas de couvrir d'éloge la madame, ce qui en tout cas ne serait pas trop démérité, sinon de dire même succinctement qui est la première ministre désignée.

En réalité, rien de ceci n'était connu de tous avant sa désignation, cela restait l'apanage d'un petit groupe de gens, autrement de ceux qui ont l'habitude de collaborer avec elle ou la Fokal dans un cadre plutôt institutionnel. Au fait, je n'ai pas révélé un quart de ce que la dame fait qui rend service non seulement à des familles restreintes, mais aussi et surtout au pays tout entier. Je prends ma responsabilité de citoyen pour dire de façon énergique que cette dame mérite le palme d'or et c'est à mon humble avis un choix suicidaire qu'elle fait de se lancer dans la politique active, car la politique active haïtienne depuis un temps n'est que l'apanage d'affairistes et de gens mafieux. Une politique tournée vers la corruption illimitée. En d'autres termes, ce ne sera pas un combat facile de se démarquer des pratiques conservatrices et mesquines qui marchent avec une politique dépravée ou une économie politique de la corruption. Cela va de soi, c'est un combat redoutable, de longue haleine, néanmoins un combat pour une cause juste et salvatrice, le combat pour sortir le pays de l'emprise de la misère infrahumaine due a la volonté de piller, la velléité malhonnête d'un petit groupe d'accapareur qui ont pendant plus de deux cents ans entravé, piégé, dévié le pays de son réel voie du développement.

Combattre cet ordre statu quo, virer le vent, croyez moi, est à juste titre l'affaire de gens de la trempe de Madame Pierre-Louis, et de quelques rares autres, ils sont là il suffit de les dépister, ceux qui ont l'habitude de discuter avec elle savent combien elle se dévoue, combien elle s'engage, milite pour la renaissance d'une Haïti de fierté, de grandeur et de prospérité. Tout ceci c'est pour dire que la volonté de servir le pays ne manque pas de circuler dans l'âme de cette madame comme la hargne de vaincre qui anime le grand sportif. Je crois fermement que le pays doit se lever pour honorer une dame que l'histoire veut rendre hommage pour avoir fait le juste choix d'accompagner le pays, son pays dans sa longue, pénible, énergique bataille pour ne pas perdre la face, sinon garder la face dans un contexte international hostilement hypocrite, mais surtout où certains haïtiens refusent catégoriquement de croire et d'utiliser leurs propres forces et les propres moyens de développement.

Je demeure convaincu que Madame Pierre-Louis est une des rares qui choisissent de rester et de travailler à leur façon pour le redressement de la fierté de cette Haïti qui jadis était une référence historiquement acceptée, un symbole de la fierté de la race noire. Aimé Césaire aurait dit à juste titre « Haïti ou la négritude se met debout pour la première fois, et dire qu'on croyait en ton humanité ».

Au fait, je ne suis pas entrain de garnir le palmarès de madame Pierre Louis, mais pour la vérité et pour l'avenir de nos jeunes haïtiens, en quête de modèles en termes de professionnalisme, d'éthique, de leadership et de responsabilité sociale, il faut arrêter de détruire sous prétexte d'informer ou d'exercer le droit a l'expression gratuitement libre.

Il n'en demeure pas moins évident qu'un secteur cherche à tort ou à raison à créer une confusion autour de la personnalité d'intégrité avérée de la première ministre désignée en voulant mélanger ce que le sociologue Allemand Max Weber distingue bien dans son texte intitulé le savant et le politique « éthique de conviction et éthique de responsabilité », de détruire, non pas Madame Pierre-Louis elle même mais plutôt la fonction de première ministre qu'elle est appelée à exercer qui en toute vraisemblance ne se rapporte en rien à sa vie privé stricte, d'ailleurs c'est dans la loi mère, et elle seulement que sont fixés les critères pour que quelqu'un devienne chef du gouvernement (voir la constitution de 1987 en son article 157 alinea)……. Cette manœuvre ne peut être assimilé à tout un chacun, si ce n'est quelqu'un ou un groupe de gens qui se sentent piqués de nostalgie par la désignation de la dame. Et je pense que ce groupe se trouve a court d'arguments s'il se réfère à la spéculation gratuite sur la vie privée des gens pour parler de choses n'ayant rien aucun rapport de causalité. Madame Pierre Louis n'a rien de immoral comme certains voudraient le faire entendre. D'ailleurs, je me demande de quelle moralité s'agit il, sinon qui a le mérite de parler de moralité maintenant. Je veux par là demander si la moralité dont on parle ne devrait s'appliquer qu'à la madame. Et de quelle morale parle t'on? La pauvreté est-elle donc plus morale que la dignité ? L'irresponsabilité sociale est elle donc plus morale que la volonté de servir son pays de façon éthiquement responsable ? Tant que ces réponses restent pendantes, je serai en mal de voir de quoi ces gens voudraient parler en faisant allusion à la moralité. Je pense que cette référence à la moralité suscite matière à démystifier, loin de servir la cause de justice sociale dont certaine gens veulent défendre, elle cherche plutôt à dénigrer, à vilipender en vue de maintenir un ordre de statu quo.

Pour asseoir notre affirmation nous voulons faire appel à un auteur sociologue Américain dans son illustre texte intitulé « rites d'interactions » à travers lequel il pose le problème de perdre la face par rapport à faire bonne figure à partir de l'analyse des éléments rituels qu'il considèrent comme inhérents aux interactions sociales, Ervin Goffman dit ceci que je pense être justifié et très applicable à cette vague de dénonciation prétendument moralisante sur Madame Pierre-Louis, laquelle dénonciation que personnellement j'assimile à de la pure plaisanteries , Goffman en ce sens avance à juste titre « Les plaisanteries et les farces ont souvent pour but d'amener une personne à faire mauvaise figure » Certainement, il faut voir dans cette manœuvre dénigrante une volonté de détruire la réputation de Madame Pierre-Louis qui est enviable en raison, je présume, du fait qu'elle avait choisi d'agir politiquement responsable en lieu et place de parler politiquement démagogique. Donc, un fait est certain, dans cette vague vilipendant la première ministre désignée, quelqu'un ou un secteur cherche à porter madame Pierre Louis à faire piètre figure en vue d'essayer de la contrôler, sinon l'affaiblir en vue de la dominer.

Nous comprenons fort mal que l'on ne puit attendre l'étude des pièces de Madame Pierre-Louis au niveau des deux chambres, pourquoi voudraient on survoler l'étape de la déclaration de sa politique générale, ceux sont à mon humble avis les moyens légaux de contester le choix d'un présupposé chef de gouvernement selon la constitution de 1987 jusqu'ici en vigueur dans le pays. Cette fuite en avant sur la morale de la première ministre désignée laisse entrevoir une volonté de détruire, sinon de réduire la madame au silence, cette manœuvre vise à la salir pour que ces proches et ses supporteurs la contraignent à abandonner, ceci n'est à mon avis pas différent de se munir d'une arme à feu et de tirer sur la dame pour la contraindre à l'abandon. C'est fondamentalement pourquoi je parle de dénigrement comme une arme, même quand symbolique, mais encore plus efficace qu'une arme physique ; car l'arme symbolique a ceci de particulier qu'elle est hyper efficace et qu'elle ne laisse pas de trace.

Par ailleurs, je pense que Madame Pierre-Louis est sur le point de se battre, mais ce combat n'est pas son combat propre, c'est de préférence le combat de tous, le combat du droit contre le totalitarisme, le combat de la liberté contre la séquestration, le combat d'une perspective de développement contre une culture de pauvreté mystificatrice. Somme toute le combat pour une nouvelle Haïti qui se prend en charge tout en privilégiant les initiatives d'une bonne coopération internationale qui respectera les prouesses glorieuses de nos aïeux. Ce combat est notre, et nous de pouvons pas laisser seulement à madame Pierre Louis le soin de mener ce combat salutaire pour le bonheur de tous et de toutes. Cette arme qu'on veut utiliser pour anéantir Madame Pierre-Louis risque de nous anéantir collectivement, c'est pourquoi je veux croire qu'il nous revient de le refuser collectivement et unanimement. « AYIBOBO pou sila yo ki kwè nan grandè peyi D Ayiti. »

Shiller JOSEPH

Thursday, July 3, 2008

VERS LA LUMIERE

L’écrivain et metteur en scène haïtien Jean-René Lemoine, a écrit ce texte sur Michèle Pierre-Louis suite à son récent passage à Port-au-Prince le 28 juin dernier.


Haïti est arrivé aujourd’hui à un moment décisif et crucial, le moment du changement. C’est un instant unique, qu’il faut absolument saisir car Dieu sait quand il se représentera.

Qui peut, mieux que Michèle Pierre-Louis, incarner ce changement ? Qui d’autre pourrait embrasser l’ampleur de la tâche et s’y plonger avec passion, abnégation et courage ? Qui pourrait mieux qu’elle catalyser l’immense énergie et l’incroyable potentiel que ce pays recèle ?

De toute évidence, cette femme dérange certains. On sait que les insultes ne déshonorent que ceux qui les déversent et qu’il est vain de leur donner écho. Ce que je lis profondément, au-delà des polémiques mesquines, des manœuvres ridiculement procédurières et des paroles aussi dégradantes que vaines, c’est précisément qu’elles sont le baromètre inversé d’un vrai désir. Celui de tous ceux qui savent le cadeau que cette femme nous fait en acceptant la tâche qu’on lui propose aujourd’hui . Tout grand talent suscite une panique chez ceux qui en sont dénués et toujours les calomniateurs ont été, à leur corps défendant, les révélateurs des grands individus et des grandes causes.

Je suis un visiteur épisodique de ce pays et le nomadisme dans lequel je me suis installé me permet de voir, à chaque retour, à quel point cette terre où je suis né glisse, s’enfonce, s’effondre, dans tous les sens du terme. Et pourtant, au plus profond du marécage, ce qui me frappe dans les regards, dans les corps, dans les comportements des hommes et des femmes d’ici, c’est la dignité, la verticalité, le courage. Il est peu d’endroits sur la planète où des êtres humains confrontés à de telles vicissitudes au quotidien gardent encore de profonds repères qui sont le signe d’une résistance et d’une vitalité sans pareilles.

C’est vrai qu’Haïti est en dehors de tout, c’est vrai aussi qu’Haïti échappe à tout. Mais ne s’agit-il pas maintenant de transformer cette singularité, de sortir du carcan du paria et de s’autoriser à nouveau à être l’exemple ? Tout cela peut paraître utopique, mais les grandes causes se structurent à partir de grandes utopies.

Il s’agit donc bien d’une grande cause : amorcer le changement, faire sortir le pays du marasme et de l’ornière, redonner du sens et de la vie aux choses, de l’espoir aux gens, leur réapprendre l’autonomie, le sens civique et leur faire toucher du doigt ce qu’est une nation, à la fois dans la préoccupation et dans l’oubli d’eux-mêmes.

J’ai pu observer Michèle Pierre-Louis dans le travail titanesque et patient qu’elle a accompli à la Fokal depuis plusieurs années. J’ai pu voir avec quelle intelligence, quelle sagacité, quel respect pour ses interlocuteurs et collaborateurs, elle mène à bon port ses projets, quelles que soient les difficultés qu’ils rencontrent. En tant qu’artiste j’ai été accueilli par elle et j’ai compris ce que voulait dire accueillir : aller à la rencontre de l’autre en respectant son altérité. Michèle ne m’a jamais rien imposé, elle a toujours été l’observatrice attentive de mes doutes et elle m’a fait comprendre que j’avais moi aussi, tout nomade que j’étais, une place dans ce pays. Elle m’a fait comprendre que le travail théâtral que je menais était moins éphémère et moins vain que je voulais le croire et que cet artisanat pouvait, lui aussi, changer les choses ici. Sans avoir besoin de théoriser, nous nous sommes contentés de travailler main dans la main et si j’avais parfois le sentiment délicieux de la guider dans mon dédale, le plus souvent c’était elle l’éclaireur qui me tendait le fil d’Ariane, m’apprenant à aimer un pays qu’on pourrait, par mégarde, si facilement haïr. Michèle sait que la parole poétique produit du sens et de l’espoir, elle sait aussi inventer un espace « écologique » comme celui qu’elle tisse à Martissant pour permettre à un quartier de retrouver sa respiration. Elle sait qu’on ne vit pas seulement de pain. Et j’imagine combien de contradicteurs elle a déjà dû rencontrer tout au long de tous les autres projets dont la cohérence saute aux yeux quand on les met en perspective. Michèle Pierre-Louis sait amorcer et conduire le changement.
Le projet qu’elle embrasse maintenant est différent par son ampleur, par sa vastitude, mais finalement il est le même. Elle possède toutes les qualités pour affronter la grande cause, celle de donner du sens à un pays. Elle déploiera pour ce faire les mêmes qualités, la même persévérance, la même intelligence. Les difficultés sont immenses, on le sait. Mais le fait qu’elle soit désignée comme Premier ministre signifie que le changement est déjà amorcé. La chance est là. Il faut juste ne pas la laisser passer. L’Afrique du Sud, au plus profond de ses tourments, a su entendre la voix de Nelson

Michèle, une femme authentique

Michèle, une femme authentique

Hotel Xaragua, week-end du 18 novembre 1996, j’ai fait la connaissance de Michèle Duvivier PIERRE-LOUIS à travers le programme de débat. Au fil de ses apparitions lors des séminaires de formation et de ses engagements pour la vulgarisation de ce programme, j’ai appris à la connaître dans toute sa simplicité et son authenticité. Elle a toujours exprimé lors de conversations en aparté avec les collaborateurs de ce programme son choix de refuser les différents postes ministériels qui lui avaient été proposés jusque-là malgré son engagement certain pour le développement du pays. Le week-end du 18 mai dernier, à l’hôtel Cyvadier à Jacmel, Michèle a encore une fois exprimé ses appréhensions après l’échec d’Ericq PIERRE sans savoir qu’après Robert MANUEL, elle serait la prochaine Première Ministre désignée.

Je ne saurais parler d’elle sans avoir ce leitmotiv « esprit de tolérance et respect de l’autre » à l’esprit. Par les temps qui courent, le pays a besoin de sérénité pour apprécier le courage de Michèle, son exigence et sa rigueur intellectuelles.

Je collabore bénévolement au programme de débats que Michèle a initié depuis plus de dix ans et je pense qu’elle mérite plus que de simples éloges par rapport à son engagement au service de la culture haïtienne et l’aide qu’elle apporte aux élèves, aux étudiants en difficulté et aux jeunes universitaires. Je sais combien elle est confiante dans la capacité de la jeunesse à qui on n’accorde pas souvent une place.

Les rumeurs et les critiques qui mettent en doute la moralité et l’honnêteté de Michèle ne doivent que renforcer sa détermination à servir son pays et inciter plus de citoyens hésitants à se pencher sur son curriculum vitae pour se rallier à sa cause, elle qui n’a jamais pensé à faire du bruit autour de sa personne.

Michèle n’entre pas en politique, elle a été toujours une militante active du développement durable du pays.

Michèle, ton combat continue et j’espère qu’il ne sera pas le dernier.

Gérald BARREAU
Enseignant au Centre Alcibiade Pommayra
Jacmel

…, et la caravane passe.

Il y a des moments où un homme ou une femme dans la vie doit se mettre debout face à l’intolérable, sort de sa réserve pour crier les limites de la bêtise. Le lynchage lâche, méchant et vulgaire orchestré par des individus suffisamment malhonnêtes pour se cacher derrière l’anonymat, contre Mme Michèle Pierre-Louis, premier ministre désigné par le président Préval, est de ces bêtises intolérables.

Des mails circulent sur la Toile taillant sur mesure des habits d’Arlequin sur Mme Pierre-Louis, racontant toutes sortes d’horreurs sur sa vie privée, sur sa formation et expérience professionnelles, se contentant d’aligner des soi-disant « certitudes » sur le parcours de cette femme. La critique est aisée quand on veut calomnier.

Qui peut prendre au sérieux un tract qui ne fait que dire du mal d’une personne? Peut-on croire un seul instant ce portrait monstrueux qu’on brosse de Mme Pierre-Louis dont on n’a jamais entendu citer le nom dans aucune sorte de magouille, de corruption, de trahison, de combine.
Allez messieurs et dames qui lui jettent cette pierre ! Vous êtes de sacrés comédiens !

Michèle Pierre-Louis est une femme respectable et respectée, d’une très grande générosité. Elle a investi beaucoup de ressources de Fokal dans le soutien à la culture, dans l’éducation des jeunes et des adultes. Elle a toujours démontré, dans diverses conférences qu’elle a données dans le pays, que Haïti ne doit pas rater le rendez-vous avec sa jeunesse dans laquelle elle met beaucoup son énergie à travers divers programmes d’éducation que sa fondation finance dont les programmes nationaux de débats, Living together, Droit et Démocratie, à destination des jeunes.
Sa discrétion, vilipendée par ses détracteurs, est un gage de sa sagesse. Elle ne va pas parader dans les radios et les télés, ne fréquente pas des cercles de nantis pour « faire voir », ne va pas dire partout ce qu’elle a fait dans ce pays, pour ce pays, ne s’acoquine pas avec des politiciens pour avoir telle faveur. Pourtant si vous vous donnez un peu cette peine, vous pouvez voir ou savoir ce qu’elle a réalisé. Fokal est sa réussite, Fokal est la réussite culturelle d’un pays qui ne croit plus en lui-même.

La désignation de Michèle Pierre-Louis représente une fenêtre d’opportunité et de stabilité pour ce pays, un espoir pour tant de gens désespérés qui n’en peuvent plus d’attendre. Ces calomnies ne doivent pas l’arrêter.

Messieurs et dames les censeurs, un peu de décence ! Abattez vos cartes ! Quelles sont vos réelles motivations ? Sinon comme dit le dicton, l’Histoire risque de vous rebuter dans la situation de (………………………………), la caravane passe.

Anis Jean-Gerard, Enseignant

Declaration de Michele D. Pierre Louis

Je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont manifesté leur appui et leur solidarité à mon égard en s’insurgeant contre la campagne de calomnies et de désinformation lancée contre ma personne et ma famille, depuis que le Président Préval a fait appel à moi pour diriger le prochain gouvernement.

Un remerciement spécial aux jeunes, aux paysans, aux religieux, aux intellectuels, aux artistes, aux vodouisants, aux organisations de femmes, aux organisations de défense des droits de la personne, aux membres des organisations des quartiers populaires, de la diaspora haïtienne, de la presse, du secteur privé des affaires, de la communauté internationale, et à tous les amis d’ici et d’ailleurs pour leur soutien et leur engagement citoyen, à ce tournant difficile de notre vie nationale.

Je remercie ma famille qui m’entoure de son indéfectible affection, particulièrement ma fille qui vient tout juste de me donner mon premier petit-fils.

Depuis 1986, j’ai été à maintes reprises sollicitée pour faire partie du gouvernement ou pour accepter un poste dans d’autres institutions publiques. J’ai toujours refusé, voulant continuer à travailler au renforcement de la société civile, auprès des jeunes, des paysans, des syndicats, des organisations de défense des droits humains et des droits de la femme, des églises, des artistes et artisans. Comme indiqué dans mon curriculum vitae, j’ai travaillé dans le secteur privé et para-gouvernemental, dans de nombreux projets de développement partout dans le pays, financés par presque toutes les agences nationales et internationales. Mon sens moral et éthique a toujours été reconnu par tous.

Aujourd’hui, j’ai répondu à l’invitation du Président Préval de servir mon pays dans une conjoncture difficile. J’ai accepté de le faire la tête haute sachant que je m’engage dans le champ du politique, c’est-à-dire de l’intérêt collectif et du bien commun. Je sais que je dois m’armer de courage et de sagesse pour affronter les multiples défis auxquels je serai confrontée. Mais je n’accepterai jamais de me laisser entraîner dans un débat axé sur la désinformation et les calomnies. Le mouvement de solidarité provoqué par ma désignation me montre également que je ne suis pas seule dans ce combat.

Travaillons ensemble et de toute urgence pour apporter des solutions durables aux multiples problèmes du pays.

Merci.



Michèle Duvivier Pierre-Louis
1er juillet 2008

C'est quoi ton Argument?

J'ai fait la connaissance de Michèle dans le cadre du programme de débats initié par la fondation qu'elle dirige.

On y apprenait à adresser les enjeux contemporains en confrontant nos opinions dans le respect à travers des arguments bien construits.

On y apprenait à observer, à prendre du recul par rapport à nos intérêts personnels au profit d'idées plus objectives dans une logique d'équipe.

On y apprenait à se tenir debout, en face de l'adversaire, à le regarder dans les yeux, à écouter son argumentation afin d'argumenter, de contre-argumenter, de réfuter, de reconstruire, d'interroger à son tour. Le combat ici est celui des idées et non des personnes. Ensuite on se serrait la main dans un climat de convivialité, d'amour, de respect de l'autre.

Ce grand exercice nous apprenait surtout : le respect de l'intelligence, du savoir, du savoir-faire ; à développer des reflexes citoyens ; à devenir des personnes responsables ; à éviter les idées préconçues et les préjugés de quelque nature que ce soit…

Michèle c'est quelqu'un qui a argumenté sa position de citoyenne responsable vis-à-vis de son pays et de la jeunesse. Elle a contre-argumenté le pessimisme, la fatalité, le désespoir, la peur, le kidnapping… Elle a réfuté la lâcheté, le dénigrement, la futilité.

Sa désignation comme première ministre doit être argumentée par son charisme, son intelligence, sa sérénité, sa capacité à rallier la population générale à une vision commune et à imposer la compétence comme un outil réel de développement et non par des arguties (médisance, dénigrement,…).

Elle saura argumenter sa désignation par la confiance qu'elle inspire, par l'humilité qu'elle partage avec les pauvres, par la certitude de revaloriser le sens du travail, par des propositions et des solutions capables de répondre aux enjeux actuels tels : la crise alimentaire, la hausse des prix, le bas niveau du pouvoir d'achat, la relance de la production nationale, la fuite de cerveaux...

Son choix comme première ministre argumentera notre obstination à faire vivre HAITI.

Et donc ELEVONS LE DEBAT.

Dre Rosiane Siméon

Michèle Pierre-Louis : “Mon sens moral et éthique a toujours été reconnu par tous”

P-au-P, 02 juillet 08 par AlterPresse --- Michele Duvivier Pierre-Louis, postulante au poste de Premiere ministre d’Haiti, sort de sa réserve face à la campagne de dénigrement orchestrée depuis quelques semaines par des forums de discussion sur Internet contre sa personne.

“Je sais que je dois m’armer de courage et de sagesse pour affronter les multiples défis auxquels je serai confrontée. Mais, je n’accepterai jamais de me laisser entrainer dans un debat axé sur la désinformation et les calomnies”, prévient la Première ministre désignée par le president René Garcia Preval, dans une mise au point à ses détracteurs transmise ce 2 juillet à l’agence en ligne AlterPresse.

Dans cette prise de position publique, la possible future cheffe de gouvernement considère que le combat contre la campagne de dénigrement envers sa personne participe également du mouvement de solidarité provoqué par sa désignation comme Première ministre.

Michèle Duvivier Pierre-Louis tient à saluer l’appui et la solidarité, manifestés à son égard par toutes celles et tous ceux qui s’insurgent contre la campagne de calomnies et de désinformation, lancée sur sa personne et sa famille depuis l’appel officiel de Préval, en date du 23 juin 2008, pour qu’elle dirige le prochain gouvernement, en remplacement de celui de Jacques Edouard Alexis censuré le 12 avril 2008 par le Sénat de la République.[Ndlr : le gouvernement actuellement démissionnaire a été installé le 9 juin 2006].

“A ce tournant difficile de la vie nationale”, elle se félicite spécialement du soutien et de l’engagement citoyen des jeunes, des paysans, des religieux, des intellectuels, des artistes, des vodouisants, des organisations de femmes, des organisations de défense des droits de la personne, des membres des organisations des quartiers populaires, de la diaspora haïtienne, de la presse, du secteur privé des affaires, de la communauté internationale et de tous les amis d’ici et d’ailleurs.

Pour les secteurs qui mettent en doute sa moralité et sa crédibilité, Michèle Duvivier Pierre-Louis signale l’indéfectible affection envers sa personne de sa famille, particulièrement de sa fille qui vient tout juste de lui donner son premier petit-fils.

Elle invite, en conséquence, à des actions concertées et de toute urgence pour apporter des solutions durables aux multiples problèmes du pays.

A son avis, répondre, “dans cette conjoncture difficile”, à l’invitation de Préval de servir le pays a impliqué, de sa part, du courage et de la détermination “de le faire la tête haute, sachant que je m’engage dans le champ du politique, c’est-à-dire de l’intérêt collectif et du bien commun”.

“Comme indiqué dans mon curriculum vitae, j’ai travaillé dans le secteur privé et para gouvernemental, dans de nombreux projets de développement partout dans le pays, financés par presque toutes les agences nationales et internationales”.

C’est pourquoi, affirme-t-elle, malgré maintes sollicitations depuis 1986, elle s’est toujours gardée de faire partie du gouvernement ou d’accepter un poste dans d’autres institutions publiques, dans la perspective de vouloir continuer à travailler au renforcement de la société civile, auprès des jeunes, des paysans, des syndicats, des organisations de défense des droits humains et des droits de la femme, des églises, des artistes et artisans.

Michèle Duvivier Pierre-Louis doit faire le dépôt de ses pièces, le jeudi 3 juillet 2008. à la Chambre des députés qui a formé, le 1er juillet, une commission ad hoc pour analyser la conformité de ses documents avec la Constitution du 29 mars 1987.


Wednesday, July 2, 2008

L’Engagement de Michèle

Certains s'obstineront à croire que témoigner en faveur de madame Michèle D. Pierre- Louis, par les temps qui courent, ne saurait être qu'une pure flatterie entachée d'un opportunisme véreux dont on a toujours fait montre depuis des siècles dans ce pays. Celui-là, je l'espère, n'est pas le premier et ne sera pas non plus le dernier. Et comme flatterie, je la trouverais bien méritée, car par-dessus tout elle n'est qu'un signe de reconnaissance envers celle qui m'a toujours aidé et supporté dans les moments décisifs de ma vie.


Elle mérite bien plus que de simples éloges, cette âme, qui, des années durant, a su venir en aide à des milliers de jeunes de tous ancrages, sans distinction de couleurs ou de provenance sociale en leur offrant des opportunités d'études et voire des soutiens d'accompagnement financier.


On ne saurait parler d'elle sans se rappeler de cet esprit laborieux, exigeant, rigoureux mais très simple et trop abordable avec pour seul credo : « tolérance et respect de l'autre ».


Confiante dans la capacité de la jeunesse, elle l'a toujours vue comme seule force à pourvoir faire avancer les choses dans ce pays. Ainsi tout appui de la part de celle-ci n'est pas vendre son âme, mais la placer en mains sûres.


Les nombreuses critiques dont elle est, aujourd'hui, l'objet, heurteront tôt ou tard les remparts de la vérité.


Michèle ne vient pas d'entamer un nouveau combat, ce dernier engagement s'inscrit implacablement dans sa lignée. Et toujours, je l'espère, elle fera œuvres qui vaillent.


Abraham GATEAU

Responsable financier

Et conseiller juridique

V R


Tuesday, July 1, 2008

Faire de la Politique Autrement

Je me suis posé la question: pourquoi Michèle a décidé de s’embarquer dans la politique active dans un contexte aussi difficile. Un pays en crise permanente avec en plus un monde en crise. Qui pis est les dernières émeutes de la faim survenues au cours du mois d’avril 2008 ont démontré les faiblesses de l’État et laissent encore le spectre d’un autre débordement capable de fragiliser tout nouveau gouvernement.


Un personnage qui n’a plus rien à prouver ! Elle s’est toujours engagée du coté des plus pauvres sans considération de classes sociales. Elle a aidé son pays sans vraiment rien attendre en retour. Et contrairement à la grande tendance, elle s’est jamais engagée pour son pays afin d’être « Sou moun », ni pour s’enrichir, ni pour la gloire, ni pour épater la galerie... Pourquoi et pourquoi maintenant, Michèle ?


Pour avoir suffisamment côtoyé la personne j’ai compris qu’elle n’a pas été insensible à l’image projetée par son pays comme étant une jungle sans personnes intelligentes, incapable de se construire…Elle est porteuse d’un rêve et elle y croit vraiment.


La politique peut se faire autrement !!! C’est cet espoir que ce personnage me fait vivre. Elle a tout fait autrement dans ce pays ou l’anormal, la médiocrité, l’exclusion, le dénigrement, l’incompétence, l’improvisation, le verbiage… sont les normes de vie.


Je l’appuie d’avantage lorsque je vois la fougue, la méchanceté, la haine avec lesquelles les vieux démons sans arguments se sont soulevés pour éclabousser et calomnier la personne dont les plus pauvres, les jeunes, les associations culturelles et paysannes…en font l’éloge.


Je comprends aussi qu’avec l’acceptation par Michèle de sa désignation comme première ministre que les gens de bien doivent s’engager dans la politique active pour changer et sauver ce pays. Sortons de nos petits coins, de nos petits conforts personnels ; mettons de côté nos intérêts de clans, nos luttes intestines, engageons nous pour sauver ce qu’on a de commun : HAITI. Michèle vient de prendre sa responsabilité en sachant ce qui l’attend. Et vous : Où êtes-vous, que faites vous, qu’attendez-vous… ?


Prenons publiquement et solennellement la décision d’endosser et d’appuyer Michèle. Engageons-nous à mener le combat auprès d’elle et auprès des jeunes haïtiens qui croient encore dans leur pays. Jeunes de ce pays engageons-nous patriotiquement pour changer les choses.

Michèle m’avè w’ e ansanm nou ka leve peyi nou !

Real Cherizard

M.Sc Economie et Finances Internationales

Pour un véritable débat

La désignation de Michèle Duvivier Pierre Louis au poste de 1er ministre a soulevé l' espoir qu'une femme de conviction, honnête et compétente se mette au service de son pays à un moment critique de son histoire. On assiste cependant depuis quelques jours au déferlement d'une campagne médiatique de bas étage touchant à sa vie privée. Des vautours du monde médiatique et politique ne se sont pas fait prier pour faire passer leurs besoins de sensationalisme et d' autres intérêts inavouables devant la nécessité du débat de fond sur les idées et la compétence de tout aspirant à la gestion de la chose publique. C' est une réalité qu' il faut dénoncer pour que le débat public se recentre sur les idées, les programmes, la compétence et les valeurs intrinsèques chariés par ceux et celles appellés à se mettre au service de la nation.

Carl-Henri Prophète

1er juillet 2008