Wednesday, July 9, 2008

Débat sur les grands chantiers (Partie I)

Le premier ministre désigné devrait bientôt recevoir ou non l’aval de la chambre basse, je pense qu’il est temps de lancer les débats sur les multiples et pharaoniques chantiers qui attendent le premier ministre dans les semaines et mois à venir. Au cours de ce texte, je veux que vous reteniez le fait que tous les problèmes que confrontent la société haïtienne sont liés et qu’aucune solution ne pourrait être adressée en vase clos à un secteur d’activité donné.

Quels sont les grands chantiers qui attendent le futur premier ministre? Quelles sont les solutions possibles pour aborder et résoudre les problèmes de notre société de manière durable? Je vais essayer dans la mesure de mes capacités de placer le débat autour de ces questions.

Quels sont les grands chantiers nationaux?

Dans un pays en lambeaux comme le notre, choisir les grands chantiers n’est pas chose facile tant qu’il y a à construire, cependant, nous pouvons toujours choisir les priorités auxquelles s’attaquer. Quelles sont nos grandes priorités ? Cette liste non-exhaustive peut être considérée comme des urgences nationales par où tout gouvernement devrait commencer par :

  • La crise alimentaire
  • La crise énergétique
  • L’insécurité (banditisme)
  • L’éducation (rentrée des classes)
  • La corruption (contrebande – pratique mafieuse dans l’état et le privée – trafic d’influence)
  • Les problèmes de gouvernance et de gérance des institutions de l’état.

Ces quelques problèmes de la vie nationale que j’ai pu trier d’une liste longue et interminable de maux qui rongent la société haïtienne sont intimement liés les uns aux autres. Je vais essayer d’analyser chaque cas et d’ébaucher des solutions à ces problèmes. Je dois noter, au passage, que la recherche de solution à tout problème, doit poser les causes profondes du problème (ce que les américains appellent « The Root Cause ») au lieu de s’attaquer aux symptômes.

I – La crise alimentaire

La crise alimentaire est apparue dans l’actualité au cours du mois d’avril avec les spectaculaires émeutes de la faim qui ont sévèrement touchées la ville des Cayes et Port –au – Prince. Ce qu’on a passé sous silence c’est que la crise alimentaire est un problème de taille dans le pays depuis au moins 1992 (pendant la période de l’embargo et du coup d’état).

Quelles sont les causes de ce problème?

En commençant par les moins profondes au plus profondes des causes, je peux citer les éléments suivants :

1) La hausse des prix sur les marchés internationaux

2) La dépendance du pays aux produits alimentaires importés (Riz, haricot, mais, viande et autres)

3) Très peu ou absence d’intervention de l’état dans le secteur

4) Une agriculture rudimentaire et artisanale

5) Absence de crédit agricole

6) Zone irrigable non irriguée ou zone irriguée mal entretenue (rivière asséché à cause de la coupe des arbres sur les basins versants)

7) Système agraire inadéquate à la production de masse

8) Quasi absence d’élevage industriel ou même semi-industriel

Comment résoudre ces problèmes?

Réforme agraire et gestion des terres cultivables

Le point 7 de la liste des causes de la crise alimentaire peut être considéré comme l’une des racines du problème. L’agriculture nationale ne pourrait jamais se remettre sans une réforme agraire qui établira un système agraire qui peut supporter et encourager la production de masse capable de nourrir bientôt 10 millions de bouches. Une formule de réforme agraire devrait être trouvée dans le très court terme pour pouvoir mettre en valeur les terres agricoles dans les grandes plaines et les vallées du pays. D’un autre coté, il faut penser à geler les constructions en cours sur les terres cultivables et irrigables des plaines avoisinantes de nos grandes villes, comme la plaine du cul de sac, la plaine de Léogâne, la plaine des cayes et la plaine du Nord.

L’une des solutions pour la réforme agraire serait de créer des fermes agricoles qui seront gérées par des coopératives de petits agriculteurs. La terre ainsi que les moyens de production seraient dans ce cas la propriété de la coopérative en question. D’autres solutions sont aussi à imaginer et à implémenter pour résoudre le problème foncier qui reste une entrave majeure au développement de l’agriculture.

Créer et promouvoir des filières d’élevage industriel

Avec des moyens modestes, la filière d’aviculture peut rapidement prendre de l’essor et produire les produits avicoles que nous avons besoin pour la consommation locale. Qu’il s’agisse de poulets de chair ou de pondeuses, l’aménagement d’une ferme avicole ne demande pas beaucoup de temps et d’argent. Les élevages porcins, bovins doivent être aussi améliorés et des experts devraient étudier les possibilités d’une exploitation industrielle de ces filières.

Irrigation des zones irrigables et amélioration des systèmes d’irrigation existants

Il faut aménager des systèmes d’irrigation dans les plaines irrigables et restaurer les systèmes d’irrigation existants actuellement. Étant donné que certaines rivières (comme la rivière grise en plaine du cul de sac) sont presque à sec lors de la saison sèche, il faut agir sur deux axes pour garantir l’irrigation des plaines qui dépendent de ces rivières. Le premier, et c’est une urgence, il faut puiser l’eau de la nappe phréatique avec des pompes pour alimenter les systèmes d’irrigations; dans le même moment, il faut lancer une campagne de reboisement dans les bassins versants qui alimentent ces rivières pour permettre une stabilisation au niveau d’eau même en saison sèche.

Le problème de déboisement (voir de désertification) de nos montagnes ne peut pas être séparé du problème de faible production agricole. Je préconiserais un reboisement intelligent qui se fera dans une logique agro forestière, ou les arbres à planter seraient des arbres fruitiers : manguiers, avocatiers et autres suivant les régions et les terrains. Remplacer les cultures vivrières à flanc de montagnes par des plantations de manguier, d’avocatiers et d’agrumes (comme le citron, l’orange ou la pamplemousse) permettra aux paysans d’avoir accès à une source de revenus tout en protégeant l’environnement.

Crédit agricole

Réformer l’agriculture suppose la possibilité pour les agriculteurs d’avoir accès au crédit auprès des entreprises financières comme les banques ou les agences gouvernementales, restaurer la logique du crédit agricole dans le cadre d’un vaste plan de réforme et de relance de l’agriculture devrait être l’une des priorités du nouveau gouvernement. Le crédit agricole ne devrait pas être assimilé à de la charité faites aux paysans mais comme un support financier capable de générer de vraie entreprise agricole à travers le pays.

Moderniser l’agriculture

La modernisation de l’agriculture passe par sa mécanisation dans les grandes plaines (vallée de l’Artibonite - plaine du Nord – Plaine des Cayes – Plaine du cul de sac) et l’établissement de centres de recherche travaillant dans la recherche et la sélection de meilleure semence, la lutte contre les maladies. Permettre l’accès aux engrais, aux insecticides, aux herbicides pour ne plus être toujours tributaire de la nature pour faire une bonne récolte.

Il est clair que le ministère de l’agriculture aura un rôle clé dans la lutte pour résoudre la crise alimentaire. Si cette lutte est bien mené et des solutions fiable sont trouvé pour résoudre le problème alimentaire un foule d’autres problèmes seront résolu par la même occasion. Nous devrions voir les crises comme des opportunités pour résoudre des problèmes et explorer d’autres voies pour la résoudre une fois pour tout le problème de l’autosuffisance alimentaire du pays.

La partie II sera disponible bientôt.

Jean Came POULARD

Analyste Programmeur

Monday, July 7, 2008

QUELS RESPONSABLES POLITIQUES POUR UNE NOUVELLE HAÏTI ?

Nous voici aujourd’hui, en notre 204ème année d’indépendance, hésitant encore sur la voie à suivre, à savoir celle du progrès, du développement,… pour un bien-être collectif. Les événements qui se sont déroulés au début du mois d’Avril 2008 dont nous aurons à payer les conséquences pendant longtemps, traduisent de façon éloquente le désespoir du peule haïtien suite à l’échec de notre classe politique traditionnelle et à l’incapacité des responsables étatiques à donner des résultats face à la panoplie de problèmes que connait le peuple haïtien.


Le choix de Mme Michèle D. PIERRE-LOUIS en tant que Premier Ministre, constitue sans aucun doute, une rupture avec des pratiques politiciennes avec lesquelles nous sommes depuis longtemps fatigués. Les politiciens traditionnels, des parasites pour la plupart, avides d’arguments pouvant toucher l’intégrité et l’honnêteté de Mme PIERRE-LOUIS, par pure méchanceté, se sont accrochés à sa vie privée et intime parce qu’ils doivent trouver à tout prix des reproches à faire, même sans fondement.


Devant une telle campagne de diffamation de ces derniers, cherchant vainement à salir l’image et la réputation de cette rude travailleuse, de ce trésor national qu’est Mme PIERRE-LOUIS, nous appuyons de toutes nos forces ce choix et croyons fermement que l’heure est venue de faire place aux compétences qui ont l’habitude et la culture de résultats dont le pays a tant besoin en ces temps combien difficiles et critiques que nous vivons tous aujourd’hui.


Jose A. VALBRUN

Qu'il est facile de calomnier !!!

En Haïti, il est coutume de voir le nom de personnes écrit sur les murs avec les injures les plus abominables. Nous ne voulons pas rentrer dans une posture manichéenne à savoir dire ce qui est bien et ce qui est mal. Mais ce qui est désolant pour l'image que notre pays donne à l'échelle internationale, c'est que nous ne respectons pas nos institutions. Car, au-delà de la personne que nous calomnions, il n'y a pas que sa famille qui porte son nom ou son entourage, il y a une institution politique qu'il représente ou qu'il est appelé à représenter. Il y a un fondement de notre pays. Cessons d'injurier ce pays. Nous savons tous qu'un pays n'existe pas en lui-même mais ne se résume qu'à la population qui le compose et à ses représentants. Par conséquent, cessons de nous injurier.

Cette pratique du « yo di » en Haïti nous concerne tous, parce que c'est un outil puissant de manipulation qui au lieu de nous protéger comme certains nous poussent à le croire, ne fait que servir leurs propres intérêts au détriment de l'intérêt collectif haïtien.

Mais l'attitude patriotique et humaine serait probablement de se questionner sur l'intérêt de celui qui est l'auteur de diffamations et de calomnies. Cessons de croire tout ce que l'on nous dit sous prétexte qu'il n'y a jamais de fumée sans feu ; n'est-ce pas ? Et si le feu était justement allumé pour brûler ce qui nous reste de ce pays…

L'attitude qui nous sortira du piège de la manipulation, va bien au-delà d'une simple quête de la vérité sur ces longs discours qu'on nous sert. Ces discours qui essaient de toucher à nos valeurs profondes, à notre foi pour nous amener à dire non, sans savoir pourquoi. Ces discours qui poussent certains d'entre nous à dire non, nous ne voulons pas de Michèle Duvivier Pierre-Louis au poste de Premier Ministre. !!!

Au-delà de ce qu'on nous balance quotidiennement pour nous manipuler, avons-nous des raisons qui nous montrent qu'elle n'a pas les capacités fondamentales pour réussir la fonction de Premier Ministre à laquelle le Président l'a nommée.

Ouvrons un autre débat, écoutons ceux qui ont de l'expérience avec elle. Ceux qui ont éprouvé sa générosité et son sens du sérieux. Ceux qui ont sondés son amour de ce pays et son sens de l'abnégation. Ecoutez les témoignages de ceux qui ont eu une expérience avec elle et qui peuvent prouver qu'elle est à même de faire cette différence que nous attendons en Haïti.

Nous avons hâte de prouver pourquoi nous sommes fiers d'Haïti, parce que les autres ne voient pas de quoi nous sommes si fiers. Saisissons cette opportunité et cessons les calomnies à l'encontre de Michèle Duvivier Pierre Louis. Et posons-nous cette question, puisqu'il est si facile de calomnier, et si l'on parlait de nous ?

Néhémie D. ST LOUIS

DESS en Management
Opérationnel

des Hommes et des Organisations.

Université d'Evry Val d'Essonne, Paris, France

Quand le dénigrement devient une arme politique

Un des acquis de 1986 que, sans nul doute personne ne voudra négocier, demeure la liberté d'expression. L'Haïtien ne permettra sous aucun prétexte que soit remis en question sinon bafoué, son droit à la parole, c'est-à-dire à parler, émettre son opinion sans contraintes sur un fait donné qu'il relève du domaine politique, économique, social ou culturel. Bien évidemment, on ne fera pas abnégation des différentes tentatives par les gouvernements qui ont succédé les Duvalier de prendre le contrôle du pouvoir de la parole, car avant tout la liberté de la parole touche à une question centrale qui renvoie à la question de l'Etat. « Libérer la parole » c'est avant tout soumettre l'exercice de l'autorité de l'Etat à l'appréciation des acteurs qui ne relèvent pas directement de l'Etat ou tout bonnement qui n'ont rien à voir avec l'Etat en tant que tel. Nous admettons l'inviolabilité du droit à la parole, car non seulement il est garanti par la loi mère : la constitution de 1987, mais aussi et surtout il se trouve enraciné dans la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, en son article 19.

Toutefois nous voulons rester prudent, compte tenu de l'importance du droit à la parole, de son caractère éminemment politique, en d'autres termes de la fragilité de son utilisation, ne devrait-on pas envisager des balises pour éviter que son exercic plein et entier ne conduise à des effets pervers, en l'occurrence que des gens ou des acteurs n'abusent de l'usage de la liberté d'expression à des fins de destruction du vis-à-vis, de l'autre autrement dit dans une situation d'interface. En d'autres termes quels sont les moyens dont un individu dispose pour combattre les effets pervers- je veux ici parler des dérives dénigrantes relevant de la jouissance et de l'exercice de ce droit, mais pouvant par le fait même, déranger, avilir et même faire violence sur le vis-à-vis- du droit à la parole, à titre d'exemple le dénigrement, l'avilissement sous des bases mensongères et qui fondamentalement ne visent qu'à détruire un individu ou de manière plus large un groupe d'individus qu'un ordre moral conteste sous la base des valeurs auxquelles il décide de s'adhérer. En ce sens là, ne faudrait il pas équilibrer le droit à la parole du droit à l'existence digne et honorable de tout individu, car en même temps que le droit à la libre expression libère la parole elle peut aussi réduire au silence, tuer, anéantir le droit de citer de ceux qui font l'objet de manipulation, de propagande déloyale, car jusqu'à date les moyens pour combattre les procédés manipulatoires, de dénigrement sont quasiment inexistants, risques évident d'être utilise contre l'autre.

L'intitulé de mon texte suscite explicitement une vive curiosité, sinon une pertinente objection sur les possibilités de dénaturer, de pervertir la liberté d'expression à des fins de destruction de l'autre. A titre d'exemple, nous allons prendre un cas d'actualité assez récente et qui défraie la chronique, à savoir celui de la désignation de Michele Pierre-Louis pour remplacer Jacques-Edouard Alexis à la primature dans un contexte assez précaire de faiblesse de l'Etat, pour montrer combien sont nombreuses les possibilités de se recouvrir de la liberté d'expression dans le but de dénigrer, de détruire l'autre.

En effet, Michele D. Pierre-Louis vient d'être désigné par le chef de l'Etat pour remplacer le Premier ministre sortant Jacques Edouard Alexis à la primature. La désignation de Madame Pierre-Louis survient non seulement dans un contexte politique mitigé ou se fait sentir une faiblesse sinon un certain laxisme dans l'affirmation de l'autorité de l'Etat, de surcroît elle doit relever un défi majeur, celui pour une femme, je dis bien et je sais pourquoi j'insiste sur le genre, de devenir premier ministre dans une société à base patriarcale, mais surtout elle doit se distinguer là ou deux hommes ont avant elle échoué, je parle à juste titre des précédents choix de Ericq Pierre et de Robert Manuel, devant le mur que représente le bloc CPP. Qui est Cette Dame dont la politique nous dévoile tout de go ?

Michèle Pierre-Louis est une Dame de la Grande Anse, issue d'une famille de la bourgeoisie paysanne – dotée d'une sensibilité sociale très favorable à la cause des plus démunis, des dépossédés devenus pauvres - qui dans le milieu Haïtien est mieux connue comme une intellectuelle hors paire, une femme philosophe militante. Vraisemblablement elle a fait le choix de vivre et de servir son pays. Elle a une illustre et brillante carrière professionnelle que le mérite a couronné par la gestion d'une fondation qu'on appelle Fokal (Fondasyon Konesans ak Libète) qui œuvre dans la promotion de l'éducation, la culture et les droits humains.

La fondation a bénéficié dans un premier temps du support unique de Georges Soros, un milliardaire philanthrope Américain qui finance les actions de OSI (Open Society Institute), cette organisation vulgarise la pensée philosophique de Karl Popper. Aujourd'hui, l'institution se fait un nom dans le milieu, jusqu'au point de mériter le respect de certaines institutions bailleuses, dont L'UE et L'USAID avec lesquelles Fokal a réalisé ou réalise de nombreux projets. Madame Pierre-Louis est avant tout une dame de terrain, elle a visité quasiment tout le pays, je ne parle pas ici de visites touristiques, mais de présence et surtout de visites de travail avec les organisations populaires de bases dans les zones rurales, les quartiers populaires de Port-au-Princes et des provinces, les leaders communautaires, les acteurs intervenant dans le développement local etc.

Pas la peine de vous dire que c'est une dame qui s'y connaît en développement, mais aussi qui est connue valablement pour ses actions de développement dans le sens durable. Allez ici et ailleurs du pays, on en dira pas mal, sinon mieux, et plus encore. Faut il relater que grâce à ces efforts, aujourd'hui, le pays est doté d'un réseau de bibliothèques de proximité reparties à travers le pays entier, une façon de combler le vide laissé par la fameuse « pauvre bibliothèque nationale». Rendez moi fou ou sage, on peut contester l'impact de certaines de ses actions, mais aucun de ceux qui la côtoie ne peut nier les nombreuses bourses accordées aux étudiants talentueux, qui n'était ce ses actions, devraient vivre plusieurs années sabbatiques après le bacc II, j'en passe. Mon objectif n'étant pas de couvrir d'éloge la madame, ce qui en tout cas ne serait pas trop démérité, sinon de dire même succinctement qui est la première ministre désignée.

En réalité, rien de ceci n'était connu de tous avant sa désignation, cela restait l'apanage d'un petit groupe de gens, autrement de ceux qui ont l'habitude de collaborer avec elle ou la Fokal dans un cadre plutôt institutionnel. Au fait, je n'ai pas révélé un quart de ce que la dame fait qui rend service non seulement à des familles restreintes, mais aussi et surtout au pays tout entier. Je prends ma responsabilité de citoyen pour dire de façon énergique que cette dame mérite le palme d'or et c'est à mon humble avis un choix suicidaire qu'elle fait de se lancer dans la politique active, car la politique active haïtienne depuis un temps n'est que l'apanage d'affairistes et de gens mafieux. Une politique tournée vers la corruption illimitée. En d'autres termes, ce ne sera pas un combat facile de se démarquer des pratiques conservatrices et mesquines qui marchent avec une politique dépravée ou une économie politique de la corruption. Cela va de soi, c'est un combat redoutable, de longue haleine, néanmoins un combat pour une cause juste et salvatrice, le combat pour sortir le pays de l'emprise de la misère infrahumaine due a la volonté de piller, la velléité malhonnête d'un petit groupe d'accapareur qui ont pendant plus de deux cents ans entravé, piégé, dévié le pays de son réel voie du développement.

Combattre cet ordre statu quo, virer le vent, croyez moi, est à juste titre l'affaire de gens de la trempe de Madame Pierre-Louis, et de quelques rares autres, ils sont là il suffit de les dépister, ceux qui ont l'habitude de discuter avec elle savent combien elle se dévoue, combien elle s'engage, milite pour la renaissance d'une Haïti de fierté, de grandeur et de prospérité. Tout ceci c'est pour dire que la volonté de servir le pays ne manque pas de circuler dans l'âme de cette madame comme la hargne de vaincre qui anime le grand sportif. Je crois fermement que le pays doit se lever pour honorer une dame que l'histoire veut rendre hommage pour avoir fait le juste choix d'accompagner le pays, son pays dans sa longue, pénible, énergique bataille pour ne pas perdre la face, sinon garder la face dans un contexte international hostilement hypocrite, mais surtout où certains haïtiens refusent catégoriquement de croire et d'utiliser leurs propres forces et les propres moyens de développement.

Je demeure convaincu que Madame Pierre-Louis est une des rares qui choisissent de rester et de travailler à leur façon pour le redressement de la fierté de cette Haïti qui jadis était une référence historiquement acceptée, un symbole de la fierté de la race noire. Aimé Césaire aurait dit à juste titre « Haïti ou la négritude se met debout pour la première fois, et dire qu'on croyait en ton humanité ».

Au fait, je ne suis pas entrain de garnir le palmarès de madame Pierre Louis, mais pour la vérité et pour l'avenir de nos jeunes haïtiens, en quête de modèles en termes de professionnalisme, d'éthique, de leadership et de responsabilité sociale, il faut arrêter de détruire sous prétexte d'informer ou d'exercer le droit a l'expression gratuitement libre.

Il n'en demeure pas moins évident qu'un secteur cherche à tort ou à raison à créer une confusion autour de la personnalité d'intégrité avérée de la première ministre désignée en voulant mélanger ce que le sociologue Allemand Max Weber distingue bien dans son texte intitulé le savant et le politique « éthique de conviction et éthique de responsabilité », de détruire, non pas Madame Pierre-Louis elle même mais plutôt la fonction de première ministre qu'elle est appelée à exercer qui en toute vraisemblance ne se rapporte en rien à sa vie privé stricte, d'ailleurs c'est dans la loi mère, et elle seulement que sont fixés les critères pour que quelqu'un devienne chef du gouvernement (voir la constitution de 1987 en son article 157 alinea)……. Cette manœuvre ne peut être assimilé à tout un chacun, si ce n'est quelqu'un ou un groupe de gens qui se sentent piqués de nostalgie par la désignation de la dame. Et je pense que ce groupe se trouve a court d'arguments s'il se réfère à la spéculation gratuite sur la vie privée des gens pour parler de choses n'ayant rien aucun rapport de causalité. Madame Pierre Louis n'a rien de immoral comme certains voudraient le faire entendre. D'ailleurs, je me demande de quelle moralité s'agit il, sinon qui a le mérite de parler de moralité maintenant. Je veux par là demander si la moralité dont on parle ne devrait s'appliquer qu'à la madame. Et de quelle morale parle t'on? La pauvreté est-elle donc plus morale que la dignité ? L'irresponsabilité sociale est elle donc plus morale que la volonté de servir son pays de façon éthiquement responsable ? Tant que ces réponses restent pendantes, je serai en mal de voir de quoi ces gens voudraient parler en faisant allusion à la moralité. Je pense que cette référence à la moralité suscite matière à démystifier, loin de servir la cause de justice sociale dont certaine gens veulent défendre, elle cherche plutôt à dénigrer, à vilipender en vue de maintenir un ordre de statu quo.

Pour asseoir notre affirmation nous voulons faire appel à un auteur sociologue Américain dans son illustre texte intitulé « rites d'interactions » à travers lequel il pose le problème de perdre la face par rapport à faire bonne figure à partir de l'analyse des éléments rituels qu'il considèrent comme inhérents aux interactions sociales, Ervin Goffman dit ceci que je pense être justifié et très applicable à cette vague de dénonciation prétendument moralisante sur Madame Pierre-Louis, laquelle dénonciation que personnellement j'assimile à de la pure plaisanteries , Goffman en ce sens avance à juste titre « Les plaisanteries et les farces ont souvent pour but d'amener une personne à faire mauvaise figure » Certainement, il faut voir dans cette manœuvre dénigrante une volonté de détruire la réputation de Madame Pierre-Louis qui est enviable en raison, je présume, du fait qu'elle avait choisi d'agir politiquement responsable en lieu et place de parler politiquement démagogique. Donc, un fait est certain, dans cette vague vilipendant la première ministre désignée, quelqu'un ou un secteur cherche à porter madame Pierre Louis à faire piètre figure en vue d'essayer de la contrôler, sinon l'affaiblir en vue de la dominer.

Nous comprenons fort mal que l'on ne puit attendre l'étude des pièces de Madame Pierre-Louis au niveau des deux chambres, pourquoi voudraient on survoler l'étape de la déclaration de sa politique générale, ceux sont à mon humble avis les moyens légaux de contester le choix d'un présupposé chef de gouvernement selon la constitution de 1987 jusqu'ici en vigueur dans le pays. Cette fuite en avant sur la morale de la première ministre désignée laisse entrevoir une volonté de détruire, sinon de réduire la madame au silence, cette manœuvre vise à la salir pour que ces proches et ses supporteurs la contraignent à abandonner, ceci n'est à mon avis pas différent de se munir d'une arme à feu et de tirer sur la dame pour la contraindre à l'abandon. C'est fondamentalement pourquoi je parle de dénigrement comme une arme, même quand symbolique, mais encore plus efficace qu'une arme physique ; car l'arme symbolique a ceci de particulier qu'elle est hyper efficace et qu'elle ne laisse pas de trace.

Par ailleurs, je pense que Madame Pierre-Louis est sur le point de se battre, mais ce combat n'est pas son combat propre, c'est de préférence le combat de tous, le combat du droit contre le totalitarisme, le combat de la liberté contre la séquestration, le combat d'une perspective de développement contre une culture de pauvreté mystificatrice. Somme toute le combat pour une nouvelle Haïti qui se prend en charge tout en privilégiant les initiatives d'une bonne coopération internationale qui respectera les prouesses glorieuses de nos aïeux. Ce combat est notre, et nous de pouvons pas laisser seulement à madame Pierre Louis le soin de mener ce combat salutaire pour le bonheur de tous et de toutes. Cette arme qu'on veut utiliser pour anéantir Madame Pierre-Louis risque de nous anéantir collectivement, c'est pourquoi je veux croire qu'il nous revient de le refuser collectivement et unanimement. « AYIBOBO pou sila yo ki kwè nan grandè peyi D Ayiti. »

Shiller JOSEPH